AQUACULTURE EN INDE : SITUATION ACTUELLE ET PROJECTIONS POUR L'AVENIR

Les ressources en eau douce de l'Inde se composent de rivières et de canaux (197024 km), de réservoirs (3.15 millions d'hectares), d'étangs et de réservoirs (2.35 millions d'hectares), de lacs et d'eaux abandonnées (c'est-à-dire de plans d'eau naturels en ruine et inutilisables) (1.3 million d'hectares). La culture de la carpe a été encouragée dans bon nombre de ces plans d'eau au cours des quatre dernières décennies. La production moyenne de poisson des étangs a été portée à environ 2.5 tonnes/ha/an dans plusieurs États à partir d'un niveau de production initial d'environ 0.5 tonne/ha/an. Cependant, les résultats de la recherche et les réalisations des agriculteurs progressistes indiquent la possibilité d'obtenir ~10 tonnes/ha/an ; il existe donc un bon potentiel d'augmentation des niveaux actuels de production à la ferme. Pour y parvenir, l'alimentation est reconnue comme l'intrant le plus important. Comme le montre la figure 1, la majeure partie de la production halieutique continentale actuelle provient du secteur de l'aquaculture. En 2007, près de 50 pour cent de la production nationale totale de poisson provenaient de l'aquaculture (Figure 2), un fait qui démontre l'importance croissante de l'aquaculture dans la situation actuelle de déclin des ressources halieutiques.

En 2006, les secteurs combinés de l'aquaculture et de la pêche de capture ont contribué à hauteur de 1.2 pour cent au produit intérieur brut (PIB) national et de 5.3 pour cent au PIB agricole national (FAO, 2008). Avec une production totale de poisson de 7.13 millions de tonnes en 2008, le pays est devenu le troisième plus grand producteur de poisson au monde. Comme la mariculture en Inde en est encore à ses balbutiements, l'aquaculture en eau douce a été identifiée comme le principal domaine pour répondre à la demande intérieure croissante de poisson. Si l'on considère l'ensemble de la population du pays, la disponibilité de poisson par habitant n'est que de 4 kg. Cependant, comme environ 65 % de la population ne mange pas de poisson (pour des raisons religieuses et culturelles), on peut supposer que la disponibilité de poisson par habitant est supérieure à 11 kg ; cependant, la consommation annuelle de poisson par habitant n'est que de 9.8 kg, ce qui est bien inférieur à la recommandation de 13 kg de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) (MFS, 2011). Selon les projections, les besoins nationaux annuels en poisson seront d'environ 10 et 13 millions de tonnes d'ici 2012 et 2020, respectivement (Eknath, Das et Jena, 2009). Avec la baisse de la contribution des pêches de capture, une grande partie de la production devra provenir de l'aquaculture pour combler le déficit. Pour faire face à la demande croissante, il a été prévu (Eknath, Das et Jena, 2009) que l'aquaculture indienne devra afficher un taux de croissance annuel moyen de plus de 8 pour cent au cours des cinq prochaines années. Une prise de conscience croissante des bienfaits pour la santé de la consommation de poisson entraînera également une augmentation de la demande.